C’est à la fois son fort attrait pour l’entrepreneuriat et son souhait d’offrir aux investisseurs des produits alternatifs de haute qualité qui ont poussé Geneviève Blouin à lancer la firme de gestion de portefeuille Altervest en 2010.
En effet, en ayant d’abord œuvré au sein de grandes institutions du milieu de la finance à Montréal, dont la Caisse de dépôt et de placement du Québec, la présidente d’Altervest explique qu’elle s’est rendu compte qu’il y avait un manque en ce qui a trait à la catégorie d’actifs qui est aujourd’hui au cœur de son entreprise. « Je trouvais qu’il y avait très peu de produits alternatifs intéressants sur le marché. De plus, je considérais que les produits dérivés étaient soit mal utilisés ou sous-utilisés. »
C’est ainsi que sa mission et la ligne directrice pour Altervest sont devenues claires : être la référence en matière d’intégration de placements alternatifs en portefeuille afin d’en améliorer la diversification, et ce, en appliquant une gestion du risque prudente qui réussit tout de même à maximiser les rendements pour les investisseurs.
« En tant qu’entrepreneure, je carbure aux défis et ce qui me passionne dans le fait d’être une gestionnaire indépendante, c’est d’avoir la flexibilité de trouver des produits vraiment adaptés au besoin du client même si ceux-ci sont complexes. » Afin d’illustrer ce qu’elle considère être son rôle et celui de son équipe, Mme Blouin donne l’image d’aventuriers qui explorent la jungle de fond en comble en quête de trésors uniques.
« C’est un travail de longue haleine. Il faut d’abord débroussailler les chemins non défrichés pour dénicher de nombreux gestionnaires et ensuite éplucher tous leurs prospectus. À travers ce tri, nous cherchons surtout des gestionnaires qui savent bien gérer le risque. Personnellement, ça ne me dérange pas d’aller chercher des fonds avec une performance moindre si je constate que leurs gestionnaires ont su mieux préserver le capital que la compétition dans les périodes où il y a eu de grosses corrections de marché, car ce sont ces fonds qui vont surperformer à long terme. »
Elle croit que la méthode d’Altervest pour gérer le capital de ses clients se démarque par une gestion du risque à la fois innovatrice, rigoureuse et conservatrice, ce qui n’est pas peu dire quand il est question de placements alternatifs.
Stratégies gagnantes en période tumultueuse
Altervest se concentre principalement sur la gestion privée des actifs d’individus fortunés, mais développe aussi à travers les mandats qu’on lui confie ses stratégies internes aidant à équilibrer certains portefeuilles. Devant l’instabilité des marchés en période de pandémie mondiale, Geneviève Blouin considère que la rigueur employée par sa firme prend toute son importance. Elle mentionne entre autres la performance enviable de la stratégie d’Opportunités Nord-Américaines d’Altervest. Au cours du troisième trimestre, le portefeuille a généré un rendement de 10,8 %, nettement supérieur à celle de son indice de référence, composé à parts égales du S&P/TSX60 et du S&P500 qui a connu une performance de 5,6 %.
« La bonne performance s’explique entre autres par une allocation aux entreprises technologiques qui font des affaires en ligne et à de solides entreprises à l’abri de la pandémie comme par exemple, Five Below (détail escompte), Park Lawn (cimetière) et Check Point (cybersécurité) », élabore la présidente d’Altervest.
Cette dernière indique également que les importantes perturbations de marché causées par la propagation du coronavirus à l’échelle internationale ont aussi constitué une belle occasion pour son équipe et elle de vérifier si les gestionnaires externes à qui ils ont confié des actifs étaient bel et bien équipés pour faire face aux tempêtes. Mme Blouin rappelle ainsi la fameuse citation de Warren Buffet : « C’est seulement lorsque la marée baisse que nous pouvons découvrir qui se baignait sans maillot de bain. » Tout comme le célèbre financier, elle considère que les périodes difficiles sont très utiles et a récemment fait bon usage des récentes corrections de marché pour trier le bon grain de l’ivraie parmi sa sélection de gestionnaires.
Croire en la force des gestionnaires locaux
Geneviève Blouin, qui est également la fondatrice et la présidente du conseil d’administration du Conseil des gestionnaires en émergence (CGE), fait valoir que la position des gestionnaires indépendants de plus petite taille est avantageuse par rapport à celle des grandes institutions quand vient le temps d’innover de concevoir des stratégies uniques pour les investisseurs. « Nous avons beaucoup plus de flexibilité et moins de restrictions. Cela nous permet de développer notre expertise à fond », dit la spécialiste des dérivés. Elle n’hésite d’ailleurs pas non plus elle-même à faire confiance à des gestionnaires émergents d’ici pour gérer une partie des actifs de ses clients.
Outre cela, Mme Blouin est d’avis que d’encourager le foisonnement des gestionnaires locaux dans l’écosystème financier canadien et québécois est essentiel pour assurer son dynamisme et sa diversification. « Il ne s’agit pas de dire que les petits gestionnaires sont meilleurs que les grandes institutions, mais plutôt de reconnaître leur contribution à l’évolution du secteur financier, notamment par l’apport de nouvelles idées, par la création de nouveaux produits et par le développement de la technologie. »
Vers un avenir responsable
Dans cette optique de vouloir offrir des produits innovateurs répondant à l’évolution des besoins des investisseurs, la présidente d’Altervest et son équipe travaillent en ce moment sur une stratégie Actions canadiennes ESG qui devrait être lancée en janvier 2021. « Je crois beaucoup à l’importance d’être socialement responsable et au diction “Acheter, c’est voter.” Nous remarquons aussi de plus en plus cette préoccupation chez nos clients et nous voulons leur permettre d’intégrer leurs valeurs personnelles à leur stratégie d’investissement », affirme Mme Blouin.
Elle est convaincue que ce nouveau produit qu’elle affectionne tout particulièrement aurait aussi sa place dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels. D’ailleurs, Altervest a déjà amorcé des discussions avec le Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ) afin d’ouvrir les canaux de communication avec ceux-ci. « Tout comme le CGE, le PGEQ nous aide, nous, les gestionnaires en émergence à se tailler une place dans l’écosystème financier du Québec, car nous avons beau offrir produits exceptionnels et innovateurs, le défi d’un gestionnaire émergent en croissance demeure toujours l’obtention de visibilité », résume Geneviève Blouin.
Pour en savoir plus sur Altervest.
Pour voir la fiche de la firme.
Revenir à toutes les nouvelles