Global Alpha fait sa marque aux États-Unis

10.02.2016 – 16:07 –

PAR RICHARD CLOUTIER pour Finance et Investissement

Gestion d’actifs Global Alpha compte déjà deux gros mandats institutionnels au sud de la frontière. Par l’entremise de consultants locaux, la société de gestion de placements indépendante de Montréal sollicite les clients institutionnels américains depuis bientôt quatre ans.
« Nous avons obtenu un premier mandat en septembre 2013 avec la New York Common Retirement System, qui est la deuxième plus grosse caisse de retraite aux États-Unis. Deux ans plus tard, de nouveau par l’entremise d’un consultant de Philadelphie appelé FIS Group, elle a beaucoup augmenté le montant qui nous avait d’abord été confié », raconte Robert Beauregard, chef des placements de Gestion d’actifs Global Alpha, dans le cadre d’un entretien avec Finance et Investissement.
Puis, en mai dernier, par l’entremise du consultant californien Legato Capital Management, Global Alpha a obtenu un deuxième mandat significatif. Il fut confié, cette fois, par la California Public Employees’ Retirement System (CalPERS), qui est le gestionnaire de fonds institutionnels de l’État de la Californie.

Ces deux importants mandats américains représentent approximativement 45 % des actifs sous gestion de Global Alpha. Un autre 40 % de ses actifs sous gestion provient de clients canadiens du Groupe financier Connor, Clark & Lunn, une société de gestion de placements torontoise dotée d’une structure multientreprises à laquelle est affiliée Global Alpha.

L’actif sous gestion restant est partagé entre différents clients locaux, incluant des fondations ainsi que Bâtirente, le régime de retraite des membres de la CSN, qui est aussi le premier client institutionnel québécois ayant confié un mandat à Global Alpha.

« Les gens de Bâtirente n’ont jamais hésité à faire confiance à des gestionnaires locaux, par exemple Hexavest, Van Berkom et associés, et maintenant nous, et ils en ont toujours retiré d’excellents résultats », estime Robert Beauregard.

C’est d’ailleurs Vital Proulx, président et cochef des placements d’Hexavest, ainsi que son équipe qui ont démystifié l’écosystème des gestionnaires émergents américains auprès des dirigeants de Global Alpha.

« Hexavest a obtenu son premier mandat aux États-Unis à travers un programme de gestionnaires en émergence et c’est ce qui a véritablement lancé la firme. Ils nous ont donc mis en contact avec des joueurs de cet écosystème et nous vivons aujourd’hui les suites de ce transfert d’information », constate Robert Beauregard.

Aux États-Unis, la plupart des grandes caisses de retraite allouent de 1 à 4 % de leur actif à des programmes de gestionnaires en émergence, mentionne Robert Beauregard. Il évalue à plus de 100 G$ l’actif ainsi disponible.

« CalPERS à elle seule investit plus de 4 G$ dans ce type de programme », illustre-t-il.

Pour avoir accès à ces fonds, les gestionnaires en émergences doivent se qualifier auprès de consultants qui servent d’intermédiaires entre eux et les grands investisseurs institutionnels.

« Il ne faut pas croire qu’en participant à de tels programmes, les grandes caisses de retraite cherchent à se donner l’allure de bons citoyens corporatifs. Beaucoup de littérature démontre que cette portion des actifs gérés par les gestionnaires émergents obtient de meilleurs rendements ajustés pour le risque que ceux obtenu par les autres gestionnaires », souligne Robert Beauregard.

Global Alpha vient par ailleurs d’être sélectionnée comme finaliste au titre de gestionnaire émergeant de l’année aux États-Unis par Emerging Manager Monthly.

La société, qui se retrouve parmi les finalistes dans la catégorie « actions internationales », a été sélectionnée au terme d’un processus d’analyse considérant ses rendements par rapport à l’indice et à la performance des compétiteurs, ainsi que la croissance de l’actif dans la stratégie qui lui est propre.

Au départ, 424 firmes ont été retenues aux fins de l’analyse et 21 d’entres-elles se retrouvent maintenant finalistes dans l’une ou l’autre des sept catégories. Les lauréats de la 10e édition de cet événement reconnaissance seront dévoilés le 6 avril.

Fondée en 2008, Global Alpha se spécialise dans la gestion de portefeuilles se composant de petites capitalisations mondiales et internationales. La société emploie une méthode de construction de portefeuille combinant une approche ascendante, un point de vue mondial, un contrôle des risques et un faible taux de rotation.

« Ça nous fait énormément plaisir d’avoir été sélectionné et cela nous apporte une très belle validation auprès du marché », signale Robert Beauregard.

Initiatives québécoises

Bien qu’il se réjouisse de la sélection de Global Alpha comme finaliste au titre de gestionnaire émergeant de l’année aux États-Unis, Robert Beauregard ne croit pas que cette nomination va accélérer significativement sa percée sur les marchés américains.

« J’aimerais dire oui, que ça va entraîner beaucoup de retombées rapidement. Nous avons d’ailleurs reçu plusieurs appels en provenance des États-Unis et nous constatons un intérêt, autant pour la classe d’actifs que pour notre firme. Toutefois, en 2013, après avoir obtenu notre mandat avec la New York Common Retirement System, ce ne fut pas le cas, ni en 2015 avec notre mandat auprès de CalPERS », signale Robert Beauregard.

Global Alpha, qui est membre du Conseil des Gestionnaires en Émergence (CGE), un organisme à but non lucratif dont la mission consiste à promouvoir et contribuer à la croissance des gestionnaires émergents du Québec, demeure également très présente au Québec. Sa direction se réjouit des différentes initiatives qui sont actuellements mises en œuvre au bénéfice des gestionnaires en émergences, à commencer par le Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ).

Lancé à l’initiative du Chantier entrepreneuriat de Finance Montréal, qui est justement piloté par Vital Proulx, avec la collaboration notamment de Stéphane Corriveau, président et directeur principal d’AlphaFixe Capital, le PGEQ vise à confier des mandats de gestion à des firmes québécoises en démarrage ou de petites tailles afin de les aider à percer le marché institutionnel. Le fonds initial réunit un actif de plus de 200 M$ financé par différentes caisses de retraite et réparti entre une stratégie de type traditionnel et une stratégie de type alternative.

« Global Alpha est l’un des gestionnaires retenus dans le cadre du PGEQ. Ça nous donne une autre reconnaissance et j’espère que cela va nous ouvrir de nouvelles portes au Québec, lance Robert Beauregard. Plusieurs firmes de consultants ont été impliquées dans la sélection des gestionnaires et j’ose croire que s’ils t’ont déjà validé une fois, il leur sera plus facile de te recommander à d’autres clients lorsqu’ils seront amenés à les conseiller sur des choix de gestionnaires ».

Pour Robert Beauregard, le talent ne manque pas à Montréal et au Québec. « Lorsqu’on analyse les produits qui sont offerts au Québec, nous retrouvons des gestionnaires capables de gérer de façon crédible à peu près toutes les classes d’actifs, et dans les faits, les caisses de retraite ont accès par l’entremise de firmes locales, à peu près à tous les produits possibles. »

Toutefois, bien que les programmes en place au sud de la frontière aient de quoi inspirer, rares sont les caisses de retraite au Canada qui confient une portion de leurs actifs aux gestionnaires en émergences. À cet égard, le PGEQ est une initiative d’exception.

« Bien sûr, lorsque tu sièges sur un comité de caisse de retraite, tu dois concilier ton devoir de fiduciaire avec le fait que, toute chose étant égale par ailleurs, il pourrait être intéressant de confier un mandat à un gestionnaire local. Ça demeure un point de réflexion, au même titre qu’un donneur d’ordre du secteur public doit réfléchir à la pertinence de maintenir la règle du plus bas soumissionnaire. Et je ne prétends pas avoir de réponse », précise Robert Beauregard.

Il espère maintenant que le PGEQ connaisse un grand succès, bien que l’enjeu pour la suite des choses ne fasse qu’accentuer la pression sur le programme de Finance Montréal.

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